L’été et ses températures extrêmes peuvent être éprouvants, non seulement pour nous, mais aussi pour nos animaux de compagnie. Nos compagnons disposent de moyens limités pour évacuer la chaleur.
Il est donc essentiel de comprendre comment ils régulent leur température corporelle et d’adopter les bons gestes pour les protéger durant les vagues de chaleur.
Nos animaux de compagnie ont une température corporelle normale comprise entre 38 et 39° C. En cas de forte chaleur, leur organisme déclenche des mécanismes naturels de thermorégulation. Ces mécanismes varient selon l’espèce, mais nos animaux sont globalement bien plus sensibles à la chaleur que nous.
Chiens et chats :
- Ils ne transpirent pas comme nous. Les chiens et chats ne possèdent que quelques glandes sudoripares, principalement situées sous les coussinets. Cela limite leur capacité à transpirer, et donc à réguler leur température corporelle.
- Ils halètent. Le halètement permet l’évaporation de la salive, ce qui aide à évacuer la chaleur. Mais ce mécanisme peut se révéler insuffisant en cas de chaleur très élevée et/ou d’activité intense.
Nouveaux animaux de compagnie (lapins, cochons d’Inde, furets...) :
- Ils sont encore plus sensibles. Par exemple, les lapins n’ont pas la capacité de haleter efficacement ni de transpirer. Ils comptent sur leurs oreilles, riches en vaisseaux sanguins, pour dissiper un peu de chaleur.
- Le stress accentue le risque. Chez les NACs, la chaleur combinée à un stress même léger peut provoquer un coup de chaleur rapidement.
Un animal qui ne parvient pas à réguler sa température risque un coup de chaleur, une urgence vétérinaire pouvant entraîner des séquelles graves, voire le décès de l’animal.
Signes d’un coup de chaleur :
- Hyperthermie marquée (température corporelle > 40,5°C)
- Halètement anormalement rapide et bruyant
- Fatigue soudaine, faiblesse, désorientation
- Langue et gencives très rouges ou violacées
- Vomissements ou diarrhée (parfois avec du sang)
- Tremblements, convulsions, perte de conscience
En cas de doute, contactez immédiatement votre vétérinaire. Placez votre animal dans un endroit frais, appliquez-lui un linge humide frais sur le corps et utilisez un ventilateur. Évitez de le refroidir trop brusquement pour prévenir un choc thermique.
La prise en charge par un vétérinaire doit être la plus rapide possible.
Conseils pour protéger vos animaux en période de fortes chaleurs
1. Eau fraîche et accessible à tout moment :
- Multipliez les points d’eau à la maison.
- Changez l’eau régulièrement.
- Ajoutez des glaçons ou utilisez une fontaine à eau pour l’inciter à boire.
2. Aménagez un coin frais à l’intérieur :
- Pièces ombragées, carrelage frais, rideaux tirés.
- Utilisez un ventilateur (en sécurité) ou la climatisation.
- Proposez des tapis rafraîchissants ou serviettes humides. Il existe également des jouets rafraichissants.
3. Ne jamais laisser un animal dans une voiture, même quelques minutes :
- L’intérieur d’un véhicule peut atteindre 60°C en moins de 10 minutes, même avec une fenêtre
entrouverte.
4. Évitez l’activité physique lors des pics de chaleur :
- Privilégiez les sorties tôt le matin ou tard le soir.
- Attention aux surfaces brûlantes (bitume, sable).
Cas particuliers : chiots, animaux âgés, races sensibles
- Les chiens brachycéphales (bouledogues, carlins…) ont plus de mal à haleter.
- Les animaux âgés, animaux en surpoids ou souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires sont plus vulnérables.
- Les chiots et chatons n’ont pas encore une bonne thermorégulation.
Redoublez de vigilance pour ces animaux à risque !
03/10/2023 - Conseils du vétérinaire
La maladie hémorragique, qu’est-ce que c’est ?La maladie hémorragique du lapin est causée par un Lagovirus de la famille des Calicivirus. Il est apparu initialement dans les années 80 en Chine et a commencé à se répandre parmi les populations de lapins européens sauvages au début des années 90. Le variant historique est le VHD1. Un deuxième variant, le VHD2, est apparu en France en 2010 avant de se répandre en Europe puis en Australie et enfin d’atteindre les populations de lagomorphes d’Amérique du Nord depuis 2019. Ce deuxième variant est aujourd’hui le plus fréquemment impliqué dans les cas de maladie hémorragique diagnostiqués. ❖ Quels sont les animaux qui peuvent être touchés par la maladie ?Le variant VHD1 touche exclusivement les lapins dits européen (Oryctolagus cuniculus), à la différence du variant VHD2 qui peut infecter toute espèce de lagomorphes (le lapin de Garenne, le lapin domestique, les lièvres, les lapins du genre Sylvilagus spp.). Il y a également une différence entre les deux variants en ce qui concerne l’âge des lapins qui peuvent être infectés. En effet, le variant VHD1 ne touche pas les lapereaux de moins de 8 semaines, là où le variant VHD2 touche les lapins de tout âge.❖ Comment le virus se transmet-il ?Le virus peut se propager par contact direct ou indirect avec un lapin malade (vivant ou mort, selles de prédateurs) ou par contact avec une alimentation contaminée par des déjections de lapins malades (foin, granulés, légumes). Le virus est effectivement très résistant dans le milieu extérieur. Il peut survivre plusieurs mois dans l’environnement et garder son pouvoir contaminant. Le virus résiste aux UV, à la congélation et à des températures supérieures à 50°C pendant quelques heures. En revanche, une exposition à l’eau de Javel 10% pendant 5 à 10 minutes permet de désinfecter les surfaces contaminées. Dans une moindre mesure, la contamination peut aussi se faire via des piqures d’insectes (moustiques, puces…).❖ Quels sont les symptômes observés lors d’une maladie hémorragique ?Le virus provoque une nécrose du foie et parfois de la rate ainsi que des problèmes de coagulation à l’origine d’une hémorragie dans plusieurs organes.En l’absence d’un protocole vaccinal correct, le taux de mortalité est proche des 100% pour les infections par le VHD1, et autour de 70-80% pour le VHD2, même s’il tend à augmenter ces dernières années. La forme suraiguë de la maladie entraine une mort très rapide parfois sans symptômes préalables.Lorsque la mort n’est pas immédiate, le lapin infecté peut développer des symptômes généraux (syndrome fébrile, anorexie, abattement), une pâleur des muqueuses ou des muqueuses bleutées (cyanose) ou jaunes (ictère), des symptômes neurologiques, respiratoires, des signes d’hémorragie. Le décès intervient en général au bout de 3 à 4 jours.❖ Comment diagnostiquer la maladie hémorragique du lapin ?Le diagnostic ante-mortem est rarement possible en raison du taux de mortalité rapide élevé. La prise de sang peut montrer une anémie, une diminution des globules blancs et des plaquettes, et une élévation des paramètres sanguins hépatiques. Lorsque l’animal meurt, il est possible de réaliser une autopsie et une biopsie du foie pour effectuer une PCR à la recherche du virus. L’analyse permet de différencier les deux variants de la maladie.❖ Quel est le traitement possible ?Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie hémorragique. Lorsqu’il est possible de diagnostiquer rapidement la maladie, la mise en place d’un traitement de soutien (perfusion, soutien alimentaire, antibiothérapie, gestion de douleur, soutien de la fonction hépatique…) peut aider le patient à passer la phase critique de la maladie, notamment lorsque l’animal est à jour de ses vaccins.En revanche, lorsqu’il n’est pas correctement vacciné l’issue est le plus souvent fatale.❖ Comment peut-on prévenir la maladie ?Seule la vaccination permet de prévenir la maladie. Il existe dorénavant un vaccin trivalent permettant de vacciner contre la myxomatose ainsi que les deux variants de la maladie hémorragique en une seule injection annuelle. Les effets secondaires sont rares et consiste le plus souvent en une réaction localeau point d’injection. Le protocole vaccinal peut être adapté en fonction des vaccins que le lapin a reçu au préalable ou de son état de santé. La balance bénéfice/risque peut être discutée en consultation. Question curieuse : Qu’est-ce que le contrôle biologique d’une population par le biais d’un virus ?Le lapin de Garenne a été introduit en Australie à la fin du 18ème siècle par les colons Britanniques qui les avaient embarqués avec eux pour pouvoir se nourrir de leur viande. Des individus ont vraisemblablement pu s’échapper des élevages et ils se sont rapidement adaptés à l’environnement australien et ont très rapidement proliféré. Les lapins sont devenus rapidement une menace écologique en raison de leur surpâturage qui occasionne une accélération de l’érosion et la disparition de nombreuses espèces végétales. Le gouvernement australien a utilisé de nombreuses techniques pour tenter de juguler la prolifération de l’espèce dont la lutte biologique par le biais de maladies contagieuses comme la myxomatose ou la maladie hémorragique. Les lapins sauvages ont rapidement développé une certaine résistance à la myxomatose mais l’essai avec la maladie hémorragique semble plus fructueux. Cependant, cela représente maintenant un risque pour les lapins domestiques d’Australie, mais aussi pour les efforts de conservation du lapin sauvage dans d’autres régions du globe en raison de la résistance du virus dans le milieu extérieur et de la facilité de sa dissémination notamment grâce au tourisme. Références :QUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ed.Saunders WB. 2020 : 656pVARGA M. Textbook of rabbit medicine. 2nd ed. Butterworth Heinemann Elsevier. UK. 2014 : 494p.
01/09/2023 - Conseils du vétérinaire
La dysplasie de la hanche Nous avons tous déjà vu le berger allemand du voisin avoir son train arrière qui flanche, se dérobe. Eh bien oui ! Il est probablement atteint de cette malformation articulaire issue d’un problème de développement de l’articulation pendant sa croissance. L’instabilité ou laxité excessive de l’articulation de la hanche provoquera une déformation de la cavité, la disparition du cartilage et formation d’excroissance osseuses douloureuse et invalidante.❖ Mon chien peut-il être dysplasique ?Le chien ne nait pas dysplasique, ses hanches sont normales à la naissance et la maladie se développe pendant la croissance. C’est une maladie héréditaire dont certaines races (surtout de grande taille) sont plus touchées que d’autres : Le berger allemand, Labrador, Golden retriever, Rottweiler, Saint Bernard, Bouvier Bernois, Dogue de bordeaux sont les plus touchés mais aussi les Bulldog anglais, Cocker, Epagneul, Berger australien, … Cependant, des facteurs environnementaux favorisent l’expression clinique de la dysplasie chez un chien génétiquement porteur : une croissance trop rapide, une activité physique trop intense ou une alimentation inutilement riche en énergie provoquant un excès de poids.❖ Quels sont les signes à détecter ?Des signes cliniques peuvent apparaitre très jeunes, souvent le diagnostic se fait entre 6 et 12 mois mais parfois il n’y aura aucune douleur ou boiterie avant l’âge de 6 ou 10 ans. La dysplasie des hanches n’est pas forcément à l’origine de signes cliniques mais certains signes sont à détecter :- Une intolérance : il fatigue et alterne pendant le jeu des phases où il se couche- Une difficulté à se relever après une phase de repos- Une démarche chaloupée- Un faux galop ou « saut de lapin », les 2 postérieurs sont lancés en même temps quand il court- Un report du poids à l’avant entrainant parfois une hyper-extension tibio-tarsienne puis, en vieillissant, une fonte des postérieurs en faveur d’un développement musculaire des antérieurs et du poitrail.- La boiterie, même intermittente, n’est pas le principal symptôme au début de la maladie.Le dépistage précoce est primordial sur les races à risque ou si le doute est présent, afin de prendre les bonnes décisions rapidement (certaines chirurgies ne sont pas possibles passées un certain âge).Après un examen orthopédique, le vétérinaire procèdera à des manipulations et mesures radiographiques sous sédation (certains examens peuvent être pratiqués par des vétérinaires spécialisés).❖ Quels sont les traitements existants ?Être dysplasique n’est pas une fatalité. Certes, votre chien aura un suivi régulier mais des traitements sont adaptés au cas par cas et en fonction du stade et de l’évolution :- Mesures hygiéniques adaptées (activité raisonnée et limitée, alimentation adaptée pour maintenir un poids corporel minimal)- Cures d’antalgiques et suppléments protecteurs du cartilage- Chirurgie sur chien jeune ou d’âge moyen : la symphysiodèse juvénile pubienne entre 10 et 20 semaines d’âge ; la double ou triple ostéotomie du bassin sur les chiens de 8 à 10 mois, la prothèse de hanche à partir de 1an ; l’ostéotomie de la tête fémorale à n’importe quel âge (empêchera la douleur mais l’exercice de votre chien devra être limité toute sa vie).- La physiothérapie aidera bien votre animal (laser, hydrothérapie, rééducation fonctionnelle...) Pour en savoir plus :1. Exercices à réaliser à la maison : articles et vidéos https://pro.mikan-vet.com/blog/article/dysplasie-de-la-hanche-exercices-a-realiser-a-la-maison.html#2. La dysplasie de la hanche chez le chien https://chuv.umontreal.ca/le-chuv/hopital-des-animaux-de-compagnie/ressources/dysplasie-de-hanche-chez-chien/Références :cf celles précédemment citéesVous pouvez retrouver cette fiche conseils en téléchargement, en cliquant ici.
01/08/2023 - Conseils du vétérinaire
Pourquoi mon chat urine partout ?!C’est agaçant, mais est-ce grave ?Un chat est propre, il ne se venge pas et n’a pas de revendication. Quel que soit l’âge, le sexe ou la race, s’il urine en dehors de sa litière, ne soyez pas fâchés, gardez votre calme, il a un souci. Il faut alors déterminer s’il s’agit de marquage ou de malpropreté, car ce symptôme peut révéler un problème d’ordre médical pouvant être grave. ❖ Marquage urinaire ou malpropreté ?Un chat qui procède au marquage urinaire d’un lieu, renifle une zone verticale, se tourne, reste debout, dos bombé, queue verticale et frétillante, il émet quelques gouttes très odorantes parfois en jet sur le support vertical. Ces petits spots urinaires ont pour unique but de délimiter le territoire vis- à-vis des intrus. Il agit ainsi quand il ne se sent pas/plus chez lui (ex : déménagement, retour d’un séjour en pension, nouveau meuble ou nouvel animal dans la maison…).Un chat malpropre urine dans des lieux inappropriés (en dehors de sa litière, dans la douche, sur un tapis, un lit…) en se mettant en position accroupie. La malpropreté reflète souvent un état de stress, d’anxiété qui peut avoir des causes profondes qu’il conviendra de traiter avec l’aide de votre vétérinaire. Mais avant tout, la malpropreté est le premier symptôme du syndrome urologique félin.❖ Le Syndrome Urologique Félin (SUF) ou « chat bouché »Le SUF regroupe les affections du bas appareil urinaire (vessie, urètre) qui sont à l’origine de symptômes caractéristiques parfois évolutifs et graves : la malpropreté l’augmentation du nombre de mictions qui sont parfois douloureuses (le chat peut gémir, crier et sa position accroupie se modifie avec un dos qui s’arrondit, à ne pas confondre avec des difficultés à déféquer) l’hématurie : sang dans les urines impossibilité à uriner : l’urètre, petit tuyau qui évacue l’urine de la vessie vers l’extérieur, est obstrué (souvent par un petit cristal) empêchant l’urine de se vidanger de la vessie. La vessie gonfle pour former un « globe vésical » avec risque de rupture de sa paroi. Ne pouvant plus uriner, le chat s’intoxique avec ses propres déchets, c’est une insuffisance rénale aigüe. Il sera apathique, anorexique, son abdomen sera douloureux et pourra vomir. C’est une urgence absolue, son état se dégrade pouvant entrainer sa mort en 48h. Dirigez-vous au plus vite chez votre vétérinaire afin qu’il puisse procéder à des analyses, le sonder et le placer sous perfusion.Il existe des facteurs de risques connus qui favorise la survenue du SUF : l’anatomie de l’urètre du chat mâle, un animal qui boit peu, la sédentarité et des régimes alimentaires bas de gamme (riches en phosphore et magnésium) sont à l’origine d’une modification de pH urinaire et la précipitation des sédiments pour former des micros-cristaux pouvant s’agglomérer en calculs.Quelles que soient les causes des SUF (anatomiques, bactériennes, tumorales, idiopathiques ou par des cristaux), les problèmes urinaires sont toujours à prendre en charge rapidement car ils peuvent entraîner des conséquences graves.Question curieuse : Les lithiases urinaires c’est quoi ?Les lithiases urinaires est le nom donné aux petits cristaux retrouvés chez la majorité des chats souffrant du SUF. Elles sont susceptibles de provoquer des cystites, de boucher l’urètre ou de s’agglomérer en calculs.Les 2 lithiases les plus fréquentes sont : Les struvites (phosphates ammoniaco-magnésien) se forment à pH basiques dans une urine concentrée en magnésium et phosphore. Ils représentent 50% des cristaux du chat et se dissolvent bien avec une alimentation adaptée. Les oxalates de calcium apparaissent dans une urine concentrée, acide et riche en calcium. Ils représentent 40% des cristaux et peuvent dépendre également de facteurs génétiques (ex : les persans). Ils ne peuvent être dissous mais une alimentation adaptée empêche qu’ils se reforment. Pour en savoir plus et références : Tony et Leon « Mon chat urine partout » : https://www.youtube.com/watch?v=DVfDj2MCg10 Vétovie « le chat bouché » : https://vetovie.com/chat-urines-litiere-sang-calculs-plainte-abattement-croquettes-veterinaire-rennes-vetovie/ CHUV Montreal « blocage urinaire chez le chat » : https://chuv.umontreal.ca/le-chuv/hopital-des-animaux-de-compagnie/ressources/blocage-urinaire-chez-chat/Vous pouvez retrouver cette fiche conseils en téléchargement, en cliquant ici.
15/06/2023 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre… poisson rouge !Les poissons, dont le « poisson rouge », sont des NAC(1) à la physiologie très particulière dont la santé dépend directement de leur environnement.Autrefois, il a massivement été offert dans les kermesses et les fêtes foraines sans aucun conseil adapté pour son entretien. Les poissons rouges ont donc beaucoup souffert de ce manque d’information et du cliché du poisson dans son bocal.Heureusement, depuis quelques années les choses changent et aujourd’hui le bocal rond n’est plus commercialisé en France. Cet article vise à passer en revue les conseils environnementaux permettant de maintenir votre poisson en bonne santé. ❖ Comportement et environnement :Le « poisson rouge » est un poisson d’eau douce appartenant à la famille des Cyprinidés. Il s’agit officiellement d’un animal domestique issu d’un élevage sélectif d’une forme sauvage de l’espèce (le cyprin doré) réalisé en Chine à l’époque des premières dynasties. C’est un poisson d’eau froide ce qui signifie qu’il peut vivre en aquarium à la maison, à l’écart des sources de chaleur, ou dans un bassin extérieur. Il s’agit d’un animal grégaire qui vit en banc, il est donc conseillé d’en adopter au moins deux ou trois.Un aquarium avec un litrage important est requis (entre 50 et 100 L par poisson à l’adoption selon la variété) sachant qu’il faudra probablement augmenter la taille du bassin à l’âge adulte. La température de l’aquarium doit être maintenue entre 10 et 25°C et le pH de l’eau entre 6.8 et 7.2. Le poisson rouge « pollue » très rapidement son eau, il est donc nécessaire d’avoir un système de filtration efficace (pompe externe avec une capacité de filtration faisant au moins 3 à 4 fois le litrage de l’aquarium par heure). Pour les mêmes raisons, un renouvellement partiel régulier (environ ¼ du litrage une fois par mois) de l’eau de l’aquarium est conseillé. Il s’agit d’un poisson diurne. Un éclairage artificiel avec un spectre adapté aux aquariums est préférable à un éclairage naturel car l’intensité et la photopériode peuvent être contrôlés. L’éclairage favorise notamment la croissance correcte des plantes dans l‘aquarium sans favoriser le développement des algues indésirables. Une photopériode de 10 à 12h maximum est conseillée. En milieu sauvage, ce poisson vit dans des eaux calmes à faible courant, il n’est donc pas nécessaire d’équiper l’aquarium avec un système mettant l’eau du bassin trop en mouvement afin d’éviter de créer un stress environnemental chronique.Dans la nature, le poisson rouge recherche sa nourriture en remuant le substrat. La mise en place d’un substrat adapté au fond de l’aquarium est donc conseillée pour reproduire au maximum le milieu naturel. Par ailleurs, cela permet également de planter des végétaux aquatiques naturels dans l’aquarium, qui sont à la fois une source de cachettes et de nourriture, permettent de fixer le substrat et participent à l’assainissement de l’eau. Il est aussi possible d’agrémenter le fond de l’aquarium de décors naturels ou artificiels fournissant des cachettes supplémentaires.Le poisson rouge est omnivore. En captivité, une nourriture complète et adaptée à l’espèce est possible sous forme de granulés. L’alimentation flottante sous forme de flocons ou paillettes est à proscrire. De plus le poisson peut se nourrir des végétaux présents dans le bassin, ils sont notamment friands de l’élodée, des lentilles d’eau, des anubies et de fougères aquatiques (fougère de Java ou de Sumatra).Des petits crustacés vivants ou congelés peuvent également être distribués de temps en temps. Il est conseillé de respecter 2 à 3 jours de jeûne chez les adultes dans la semaine et de rationner l’alimentation industrielle pour éviter la suralimentation et la pollution de l’eau de l’aquarium.❖ Particularités physiologiques :Le poisson rouge a une espérance de vie d’environ 30-35 ans. A l’âge adulte, il mesure une vingtaine de centimètre, si l’espace à sa disposition pour nager lui permet d’atteindre sa taille maximale.Il existe plusieurs variétés de poissons rouges issus du poisson rouge commun caractérisées par une exagération/hypertrophie d’un caractère morphologique : le Tête de lion , le Voile de Chine, le Bubbleeye ou le Ranchu. Ces caractères peuvent s’avérer être un handicap pour le poisson, ce qui les rend plus sensibles, notamment à certains facteurs environnementaux (température, dureté ou pH de l’eau par exemple).❖ Médecine préventive :Tout comme les autres NAC, les poissons peuvent souffrir de maladies parasitaires externes ou internes qui peuvent être décelées en observant des lésions cutanées, des symptômes digestifs, des symptômes respiratoires ou encore des symptômes plus généraux comme de l’abattement, de l’anorexie, une perte de poids… La mise en place d’un traitement nécessite au préalable une consultation chez le vétérinaire pour déterminer le parasite responsable et mettre en place le traitement le plus adapté.Avant l’introduction d’un nouvel individu dans le bassin/aquarium déjà installé, nous conseillons de respecter une période de quarantaine. Elle permet à la fois de faire une adaptation du nouveau poisson à l’eau de son nouveau milieu de vie mais aussi de surveiller l’apparition d’éventuelles maladies pendant cette durée et de ne pas risquer alors de contaminer l’aquarium et ses éventuels habitants.❖ Reproduction :Le dysmorphisme sexuel est discret et ne se développe qu’à la maturité sexuelle (vers 2-3 ans) : la femelle s’arrondit et sont anus est plutôt convexe, le mâle développe des petits nodules (boutons de noce) sur les ouïes et les nageoires pelviennes et l’anus est plutôt concave.Les poissons rouges se reproduisent jusqu’à environ 10 ans tout au long de l’année en aquarium, et plutôt au printemps dans un bassin extérieur. C’est la période de frai.Question curieuse : Peut-on mettre un poisson dans un aquarium qui vient juste d’être installé ?Non ! L’aquarium a besoin d’être rodé avant d’y mettre les poissons. Le rodage correspond à la période pendant laquelle l’écosystème de l’aquarium va s’équilibrer sans aucune intervention extérieure.Après avoir nettoyé tous les éléments de l’aquarium puis avoir installé le substrat, le décor, les plantes, le système de filtration et d’éclairage et avoir fait la mise en eau, on laisse tourner le système pendant 4 à 6 semaines. Durant cet intervalle, le cycle de l’azote se met en place : dans les premiers jours de l’ammoniaque se forme et ce dernier va être consommer par une bactérie qui se développe à peu près au même moment dans l’eau : Nitrosomonas. Elle va consommer l’ammoniac et le transformer en nitrite, élément toxique pour les poissons. Le pic est observé à peu près à 4 semaines. Il diminue très rapidement grâce à d’autres bactéries (Nitrospiras et Nitrobacter logées notamment dans le substrat et le filtre) qui consomment les nitrites et les transforment en nitrates. Une fois que le taux de nitrites retombe à 0, les poissons peuvent être installés dans leur aquarium.(1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc. Références :WILDGOOSE WH. BSAVA Manual of Ornemental fish, 2nd ed. BSAVA, Gloucester. 2001: 304p.Vous pouvez retrouver cette fiche conseils en téléchargement, en cliquant ici.
04/05/2023 - Conseils du vétérinaire
Plusieurs signes peuvent vous alerter en cas d’infestation par des vers digestifs. Parfois, plusieurs de ces signes peuvent exister en même temps ou successivement et doivent vous alerter, en voici les principaux :- Le léchage de la zone périnéale (se lécher les fesses, oui lui, il y arrive !)- Le signe du traineau (l’animal se frotte les fesses par terre)- Des vomissements (parfois avec des vers mobiles à l’intérieur, charmant...)- Des diarrhées, pas toujours avec des vers mais parfois avec du sang.- De la constipation (les vers emmagasinés créent un « bouchon »)- Un amaigrissement (les vers se nourrissent des nutriments avant qu’ils ne soient assimilés par l’organisme, en gros, ce que votre animal mange c’est pour nourrir ses vers, les restes sont pour lui, il peut donc manger comme 4 tout en perdant du poids) et donc parfois un retard de croissance.- Un abdomen distendu- Une anémie (donc de la fatigue)- Un poil terne- De la toux... ❖ Riz, Tagliatelles ou spaghettis ? Quels sont les parasites qui colonisent nos poilus ?Il existe principalement 3 grandes familles :- Les Nématodes, vers ronds qui ressemblent à des spaghettis : Chez les jeunes, les Ascaris sont les plus fréquents, mais les Ankylostomes sont très agressifs pour la paroi intestinale, car ils se nourrissent de sang et provoquent de l’anémie. Les Trichures, sont également hématophages et infestent les animaux de tous les âges. Les Angiostrongles ont leurs larves dans les limaces, une fois ingérées, elles se développent et migrent dans le cœur et les poumons. Enfin, la Dirofilariose pénètre elle sous forme de larve transmise par les moustiques (en région chaude et humide) puis se transforme en ver qui colonise le cœur et les artères pulmonaires.- Les Cestodes, vers plats ressemblant à des tagliatelles, sont désagréables, mais souvent sans conséquences graves chez nos animaux domestiques : le taenia (vers solitaire chez l’Homme), les Dipylidiums en forme de grains de riz (ce sont en réalité des segments de taenia) transmis par les puces et les Echinocoques.- Les Protozoaires (organismes unicellulaire) : la Giardiose et la Coccidiose sont invisibles à l’œil nu, mais responsables d’importantes diarrhées.❖ Mais comment a-t-il attrapé ça ?La transmission se fait le plus souvent par ingestion d’hôtes intermédiaires : les puces (Dipylidium), les limaces/les escargots (angiostrongles), les moustiques (dirofilariose), les proies, viandes crues, carcasses, viscères... (taenia) Mais aussi en buvant des eaux souillées (protozaires), sur les sols, les jouets, le pelage d’autres animaux... sans oublier les transmissions in utéro par voie transplacentaire, et même via le lait de leurs mères !Bref, ils sont partout ! 90 % à 100 % des chiots et des chatons sont porteurs ainsi que 2/3 des adultes !❖ Que faire ?Traiter régulièrement vos animaux contre les puces.Enlever régulièrement les excréments du jardin et de la litière.Se laver les mains régulièrement et nettoyer les sols et les endroits de couchage.Ne pas donner de viandes crues ou mal cuites à vos animaux.Et surtout, vermifuger vos animaux avec des vermifuges de qualité à spectres larges. Ils sont efficaces et dépendent du poids et de l’âge de l’animal. La fréquence du traitement recommandé est d’une fois par mois à partir de 1,5 mois jusqu’à 6 mois puis minimum 4 fois par an.Les vermifuges existent en comprimés et aussi en spot-on à appliquer sur la peau de l’animal, mais attention, ils n’ont pas d’effet rémanent, ils n’agissent donc pas en prévention. Il faut donc vermifuger très régulièrement vos compagnons et ne pas hésiter à demander conseil à votre vétérinaire.Manger de l’herbe ou donner de l’ail à son animal ne vermifuge malheureusement pas !Question curieuse : Et moi, je peux attraper les vers de mon animal ?Eh oui ! Par contamination oro-fécale. Miam !Nous pouvons ingérer les œufs de ces charmants parasites sur les légumes, la viande mal cuite ou même via les bisous et les caresses que l’on fait à nos bêtes (ils se lèchent les fesses puis leurs poils et étalent les œufs sur le pelage...).Hors de question d’arrêter les câlins ! Il suffit juste d’avoir une bonne hygiène, de vermifuger régulièrement vos animaux.Quant à la toxoplasmose, inoffensive pour les chats et redoutée des femmes enceintes, inutile d’abandonner son chat, car il ne présente pas de risque direct. Se laver les mains régulièrement et surtout après le nettoyage quotidien de la litière (de préférence avec des gants) suffira à vous en prémunir. À noter que les œufs excrétés dans les selles sont infectants s’ils sont restés minimum 24 h à l’extérieur. Ce parasite se transmet surtout via la viande mal cuite ou de salaison ou les légumes et les fruits crus. Seuls les chats qui mangent de la viande ou des proies peuvent être porteurs (votre chat de canapé en appartement n’est pas un danger). Pour en savoir plus :- Video : Les bons conseils de Tony et Leon « pourquoi vermifuger son animal ? »https://www.youtube.com/watch?v=Lcask6wX88E- Les parasites du chien :https://www.medvet.umontreal.ca/servicediagnostic/parasitologie/PDF/Parasites%20du%20chien.pdf- Esccap : Lutter contre les vers (helminthes)du chien et du chathttps://www.esccap.org/uploads/docs/v0cq82lz_ESCCAP_CH_GL_Endo_rev_f_def_140415.pdf- Esccap : Les ascaris du chien et du chat https://www.esccap.fr/vers-parasites-chien-chat/les-ascarides-ascaris.html- Vidal : https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/vers-intestinaux.html- Grossesse et toxoplasmose : https://www.cerballiance.fr/fr/blog/grossesse/toxoplasmose-et-grossesse#:~:text=L'infection%20est%20sans%20gravit%C3%A9,ou%20en%20d%C3%A9but%20de%20grossesse.Références :Sites internet cités + cours de parasitologie vétérinaire Liège